Un doctorant en sciences humaines en visite à Rodez

Cette semaine Christopher Lebihan, doctorant au CLERSE un laboratoire rattaché au CNRS, partagera le quotidien de PROGRESS, ses salariés et ses bénévoles. Le but de cette visite est d’alimenter un travail de recherche sur l’utilité sociale dans les Régies de Territoire. Il répond à nos questions sur son travail de recherche.

Christopher Lebihan, pouvez-vous vous présenter succinctement ?

J’ai 38 ans, je suis diplômé d’un Master en Economie Sociale et Solidaire à l’Université de Lille. En 2012, j’ai commencé mon parcours professionnelle dans le Bassin Minier du Pas-de-Calais dans l’accompagnement de collectifs d’habitants au sein des quartiers prioritaires sur tous types de projets (du tournoi de pétanque à la création d’une entreprise). J’ai poursuivi mon expérience au Mouvement Associatif Hauts-de-France en 2014 dans l’accompagnement et l’animation auprès d’associations régionales afin de consolider leurs emplois. En 2019, je découvre les Régies de Quartiers et intègre ce réseau militant en tant que Directeur de la Régie de Quartier Activ’Cités à Mazingarbe. En 2021, je décide de mener une thèse sur les Régies de Quartier grâce au soutien du Laboratoire de Recherche du Clersé (Centre Lillois d’Etudes et de Recherches Sociologiques et Économiques) et du Mouvement des Régies. Mes recherches portent sur la richesse produite par les Régies de Quartier et plus particulièrement les habitants qui y travaillent.

C’est quoi l’utilité sociale, ça se mesure comment ?

Le concept d’utilité sociale a émergé dans la décennie 1970. A ce jour, il n’y a pas de définition partagée par le monde de la recherche sur l’utilité sociale. Je peux malgré tout apporter ma propre définition: l’utilité sociale se traduit par des pratiques et des actions visant à créer de la valeur en faveur du bien commun et de répondre à des besoins sociaux qui ne sont pas satisfaits par une activité économique strictement marchande. Comme le dit ma Directrice de thèse Florence Jany-Catrice , « la mesure est une maladie »!  Nous évoluons en effet dans une forme de quantophrénie, le chiffre supplante tout et domine tous les débats. C’est la raison pour laquelle, ma recherche à pour objet « d’évaluer » et pas uniquement de mesurer. On ne peut pas réduire l’action des habitants d’une Régie uniquement à des chiffres, c’est la raison pour laquelle ma recherche se traduira par des rencontres avec les habitants au sein de PROGRESS.

Pourquoi la Régie de Rodez ?

Dans le cadre de ma recherche, j’ai choisi d’aller à Rodez car sa Régie à un caractère original puisqu’il s’agit d’une Régie de Territoire. Et ce territoire, parlons-en ! Il est original puisqu’il est parcouru par une certaine ruralité ! Cette Régie développe également des services et pratiques typiques des Régies de Quartier. Il faut aussi ajouter que les salariés habitants de la Régie se sont portés volontaire pour m’aider dans ma recherche car évaluer l’action d’une Régie doit se faire avant tout avec ses habitants !